Sujet 1 : Le Discours constitue-t-il une arme efficace pour défendre la liberté ?
Structure détaillée de la dissertation
INTRODUCTION
- Accroche : Citation de Cicéron sur la primauté de la parole sur les armes
- Contextualisation : tradition antique de remise en question du pouvoir
- Présentation de l’œuvre : le Discours de La Boétie, humaniste du XVIème siècle
- Enjeu : le texte exhorte le peuple à s’éveiller face à la tyrannie
- Problématique : Le Discours de la servitude volontaire est-il un texte de combat ?
- Annonce du plan :
- Le discours combat la tyrannie (réflexion politique et philosophique)
- Limites : souvent lu comme simple exercice rhétorique
- Texte d’un jeune humaniste convaincu et enthousiaste
I. Le Discours combat la tyrannie et la servitude (Thèse)
1er argument : Définition et analyse de la servitude volontaire
- Exemple : Le paradoxe – des milliers se soumettent à un seul
- Exemple : L’habitude comme première cause (peuples soumis aux rois autocrates : Perses, Ottomans, Grand Turc)
- Exemple : Le chien de Lycurgue (désaccoutumé de la chasse)
2ème argument : Les mécanismes d’amollissement des esprits
- Exemple : Divertissements offerts par les tyrans (Cyrus et les Lydiens – bordels, tavernes, jeux)
- Servitude sociale vs liberté naturelle et sacrée
- Exemples : Grecs et Spartiates, défenseurs de la liberté
- Exemples : Animaux résistant à la capture (éléphant, cheval, poisson)
3ème argument : Prise de conscience nécessaire du peuple
- Apostrophe aux « peuples insensés »
- Exemple : Questions rhétoriques sur les malheurs subis
- Solution proposée : « Soyez résolus à ne plus servir et vous serez libres »
4ème argument : Le système pyramidal du pouvoir
- Rôle des courtisans et proches des tyrans
- La « chaîne » de domination
- Exemple : Citation sur l’asservissement mutuel
II. Le Discours est souvent réduit à un exercice rhétorique (Antithèse)
1er argument : Une forme travaillée et brillante
- Modèle de l’éloquence antique (Philippiques de Démosthène)
- Exercice de style pour étudiants en humanités
- Marques d’oralité : apostrophes, modalités interrogative et exclamative
- Exemple : Citation avec interpellation directe
2ème argument : Variété des tonalités rhétoriques
- Tonalité pathétique (s’adressant aux peuples, invoquant Dieu)
- Tonalité tragique (malheurs du peuple, sort des courtisans)
- Tonalité polémique (désobéissance civile)
- Tonalité épidictique (éloge de la liberté et de la nature)
3ème argument : Un style personnel et maîtrisé
- Syntaxe épousant les mouvements de la réflexion
- Phrases longues avec groupes binaires ou ternaires
- Alternance de récits anecdotiques et passages argumentatifs
- Culture humaniste : exemples antiques comme arguments d’autorité
- Exemples : Harmode, Aristogiton, Xénophon, l’éléphant
III. Le Discours porte un idéal humaniste (Synthèse/Dépassement)
1er argument : Un destinataire lettré, pas le peuple
- Adresses à Longa (pair de La Boétie)
- Destinataires : lettrés, penseurs humanistes
- L’apostrophe au peuple relève de la prosopopée
- Invocation finale de Dieu : dimension universelle et eschatologique
2ème argument : Un texte véritablement humaniste
- Thèmes centraux du XVIème siècle : tyrannie, servitude, liberté
- Contexte : souverains européens puissants
- Idéal humaniste : dignité de l’homme, exercice de la raison, élévation par le savoir
- Liberté comme état naturel de l’homme
- Sincérité du jeune auteur
Conclusion partielle : Force argumentative au service d’une pensée propre et humaniste
Conclusion
- Synthèse : Le Discours déploie une grande force argumentative, sa forme sert une réflexion passionnée
- Ouverture : Comparaison avec la Pléiade (idéal humaniste similaire pour la langue française)
Sujet 2 : Le Discours n’est-il qu’une « déclamation classique et un chef-d’œuvre de seconde année de rhétorique » ? (selon Sainte-Beuve)
Structure détaillée de la dissertation
Introduction
- Contexte :
- Absence d’interprétation consensuelle du DSV
- Publication en 1574-1576, fragments puis intégralité
- Destinataires : intellectuels lettrés, non le peuple analphabète
- Citation de Sainte-Beuve : Reconnaissance de la forme brillante mais minimisation du fond
- Problématique : Le DSV ne serait-il qu’un beau discours où la forme l’emporterait sur le fond ?
- Annonce du plan :
- Exercice brillant de rhétorique
- Solide réflexion de philosophie politique
- Réception et postérité prouvant la force de l’argumentaire
I. Le Discours est un exercice de rhétorique brillant (Thèse conforme à Sainte-Beuve)
1er argument : Structure classique du discours antique
- Citation liminaire de l’Odyssée (exorde)
- Captatio benevolentiae : thèse paradoxale
- Narration : exemples concrets (Lacédémoniens)
- Confirmation : habitude, divertissements, système pyramidal
- Péroraison : châtiment divin
2ème argument : Moyens rhétoriques de persuasion
- Apostrophes variées (« peuples insensés », Guillaume de Lure, lecteurs)
- Modalités exclamative et interrogative
- Énonciation à la première personne (« je »)
- Tonalités variées (épique, pathétique, tragique, polémique)
3ème argument : Passages particulièrement éloquents
- Longues phrases à syntaxe complexe
- Maîtrise de la protase et de l’apodose
- Rythmes ternaires
- Exemple détaillé : longue citation sur « tant d’hommes, tant de villes… »
- Emploi efficace de la négation restrictive
- Questions rhétoriques en cascade
- Péroraison invoquant la raison et le châtiment divin
II. Le Discours propose une réflexion politique et philosophique solide (Antithèse)
1er argument : Portrait du tyran
- Concentration de tous les pouvoirs
- Pouvoirs d’exploitation et de destruction
- Exemples : despote ottoman, empereurs romains (Tibère, Néron)
- Être orgueilleux et vil
- Métaphore du feu insatiable
2ème argument : Culture historique fondant la réflexion politique
- Sources antiques : Thucydide, Suétone (Vies des Douze Césars), Plutarque (Vies parallèles), Tacite (Annales)
- Exemples de bravoure des peuples grecs
- Grands généraux et empereurs romains
3ème argument : Définition de la liberté
- Essence de la nature et dignité humaine
- Don de la nature, partagé avec les animaux
- Exemples : Spartiates, Athéniens, Vénitiens préférant la liberté à la vie
- Nature comme « premier agent de Dieu »
- Égalité et fraternité entre les hommes
- Les disparités permettent « l’affection fraternelle »
III. La réception et la postérité prouvent la force du propos (Synthèse/Dépassement)
1er argument : Circulation et récupération du texte
- Circulation informelle et anonyme
- Copies insérées dans pamphlets protestants
- Montaigne freiné dans ses efforts de publication
- Peu d’éditions initiales
- Reconnaissance par auteurs révolutionnaires ultérieurs
2ème argument : Un texte considéré comme polémique
- Récupération protestante (XVIème)
- Figure universelle du tyran
- Encouragement à la désobéissance civile : « ne plus servir »
- Appel au châtiment des courtisans
3ème argument : Validité et pertinence des arguments
- Concept de servitude volontaire convaincant
- Un seul homme ne peut soumettre des peuples sans consentement
- Deux causes majeures identifiées : habitude et mollesse
- Le texte jugé dangereux précisément car pertinent
Réfutation de Sainte-Beuve : Erreur de dissocier forme et fond
Conclusion
- Synthèse : Le DSV n’est pas qu’un exercice rhétorique – l’érudition et le style vivace servent une réflexion politique profonde
- Réponse à la problématique : Le concept de servitude volontaire va bien au-delà d’un simple exercice scolaire
- Ouverture : Reprise du concept par George Orwell dans 1984 (dystopie, endoctrinement permanent)
