
Objectifs:
- découvrir un court métrage sensible et poétique, chef d’oeuvre de l’animation russe.
- donner du sens, permettre à sa sensibilité de s’exprimer;
- identifier l’anthropomorphisme. Comprendre son fonctionnement en donnant du sens au mot.
Analyse et réflexion
- Comment définiriez-vous l’atmosphère de ce film d’animation? Expliquez votre ressenti!
- Quelle couleur attribueriez-vous à cette histoire? Pourquoi?
- Quels moments ont tout particulièrement retenu votre attention, vous ont marqués, touchés?
Pour approfondir:

Proposez la définition du mot « anthropomorphisé » en vous aidant de ces indices:
- anthropo, en grec ancien, veut dire « homme, humain »;
- morphe, en grec ancien, veut dire « forme ».

Nos réflexions communes
1) Pêle-mêle de nos ressentis
- atmosphère qui évolue au fur et à mesure de l’histoire: tranquille / heureuse / mystérieuse / effrayante / triste…
- SOMBRE par l’utilisation des couleurs qui dominent.
- MYSTERIEUSE: présence du brouillard, des ombres.
- ETRANGE: le hérisson fait des rencontres étranges au cours de son périple.
- SUSPENSE: le hérisson est perdu et vit des aventures inquiétantes et mystérieuses.
- TRISTESSE, atmosphère mélancolique: le hérisson perd tous ses repères, il se sent seul et est effrayé, parfois triste.
- agitation: le rythme s’intensifie parfois.
2) Couleurs
- GRIS: brouillard/ aspect fondu/ ombres
- BLANC: brouillard
- NOIR: nuit/ moments d’inquiétude et de tristesse/ forêt
- VERT: forêt traversée par le hérisson
3) Que se passe-t-il dans ce film d’animation?
Le Hérisson dans le brouillard suit le parcours de l’intrépide Yojek (« hérisson » en russe) jusqu’au foyer de son ami l’ourson avec lequel il contemple quotidiennement le ciel étoilé et compte les astres lumineux. Pour accompagner leur thé, il lui apporte un petit pot de confiture de framboise. Toutefois, un obstacle interrompt l’excursion du petit animal : une épaisse couche de brouillard s’étend devant lui, bouleversant son itinéraire habituel. Seule la silhouette intrigante d’un cheval blanc se distingue au loin, dépassant du monticule vaporeux. Pragmatique, Yojek pénètre dans la brume pour en comprendre les mystères. Il s’engouffre alors dans la masse vaporeuse, comme s’il mettait la tête sous l’eau et, quittant la forêt dégagée, le hérisson se fond alors dans le brouillard. La brume épaisse l’égare et commence pour Yojek un fabuleux cortège de rencontres, aussi inquiétantes que poétiques. Avançant à tâtons dans l’épaisseur lactée, il découvre un bestiaire surprenant, s’émerveille des curiosités de la nature et expérimente l’invisible. Il rejoint finalement son compagnon à l’issue de sa traversée avec qui il admire enfin les constellations.
Préambule: Le hérisson dans le brouillard par MagaliLe coin culture
Fiche technique
Nom original | Yozhik v tumane (Ёжик в тумане) |
Origine | Russie |
Année de production | 1975 |
Production | Soyuzmultfilm |
Durée | 10 minutes |
Réalisation | Youri Norstein |
Scénarii | Sergei Kozlov |
Animation | Youri Norstein |
Direction artistique | Franceska Yarbusova |
Direction du son | Boris Filchikov |
Direction de l’écriture | Natalia Abramova |
Montage | Nadezhda Privalova |
Direction photographie | Alexander Zhukovsky |
Musiques | Mikhail Meyerovich |
Synopsis
Comme tous les soirs, le petit hérisson s’en va chez son ami l’ourson pour lui apporter un pot de confiture de framboise et compter les étoiles avec lui autour d’un thé. Mais ce soir-là, il doit faire face à un épais brouillard d’où émerge un étrange cheval blanc. Une fois plongé au cœur de la brume, le timide animal se perdra et découvrira un monde où tout semble aussi fascinant qu’effrayant.
Commentaire
Reprenant les effets abordés sur Le Héron et la Cigogne Youri Norstein perfectionne dans ce court-métrage sa technique et son art de la mise en scène pour conférer une véritable sensation de profondeur, somme toute très rare dans le domaine du papier découpé, qui plus est à travers une texture immatérielle : celle du brouillard. À peine esquissée dans le précédent film du cinéaste, la brume devient ici la pièce centrale faisant surgir les motifs plus ou moins inquiétants ou absorbant l’espace pour faire perdre tout repère au spectateur, au même titre que l’attachant hérisson. Outre cet habile jeu de fondus, la finesse des dessins et le lyrisme de la bande-son achèvent de faire du film un chef-d’œuvre poétique de l’animation russe. Récit sur les peurs enfantines et le goût de l’inconnu, Le Hérisson dans le brouillard est une ode à l’imagination figurant parmi les œuvres préférées d’Hayao Miyazaki. (Voyage de Chihiro, Le château ambulant)


