Le Hérisson dans le brouillard est un court-métrage animé réalisé par le cinéaste russe Youri Norstein en 1975. Son épouse, Franchesca Yarbusova, en est la directrice artistique tandis que Sergueï Koslov en est le scénariste. Pièce majeure d’une filmographie prestigieuse, le film a rencontré un succès populaire retentissant au point de devenir une figure de proue du cinéma d’animation soviétique et mondial. Il a été récompensé plusieurs fois dans le cadre de festivals, notamment à Frounzé et à Téhéran en 1976. Intégré au DVD Petit à petit le cinéma, son statut d’œuvre « de patrimoine » incontournable est confirmé.

Analyse et réflexion

  1. Comment définiriez-vous l’atmosphère de ce film d’animation? Expliquez votre ressenti!
  2. Quelle couleur attribueriez-vous à cette histoire? Pourquoi?
  3. Quels moments ont tout particulièrement retenu votre attention, vous ont marqués, touchés?

Pour approfondir:

Proposez la définition du mot « anthropomorphisé » en vous aidant de ces indices:

  • anthropo, en grec ancien, veut dire « homme, humain »;
  • morphe, en grec ancien, veut dire « forme ».
Parenthèse lexicale par Magali

Nos réflexions communes

1) Pêle-mêle de nos ressentis

  • atmosphère qui évolue au fur et à mesure de l’histoire: tranquille / heureuse / mystérieuse / effrayante / triste…
  • SOMBRE par l’utilisation des couleurs qui dominent.
  • MYSTERIEUSE: présence du brouillard, des ombres.
  • ETRANGE: le hérisson fait des rencontres étranges au cours de son périple.
  • SUSPENSE: le hérisson est perdu et vit des aventures inquiétantes et mystérieuses.
  • TRISTESSE, atmosphère mélancolique: le hérisson perd tous ses repères, il se sent seul et est effrayé, parfois triste.
  • agitation: le rythme s’intensifie parfois.

2) Couleurs

  • GRIS: brouillard/ aspect fondu/ ombres
  • BLANC: brouillard
  • NOIR: nuit/ moments d’inquiétude et de tristesse/ forêt
  • VERT: forêt traversée par le hérisson

3) Que se passe-t-il dans ce film d’animation?

Le Hérisson dans le brouillard suit le parcours de l’intrépide Yojek (« hérisson » en russe) jusqu’au foyer de son ami l’ourson avec lequel il contemple quotidiennement le ciel étoilé et compte les astres lumineux. Pour accompagner leur thé, il lui apporte un petit pot de confiture de framboise. Toutefois, un obstacle interrompt l’excursion du petit animal : une épaisse couche de brouillard s’étend devant lui, bouleversant son itinéraire habituel. Seule la silhouette intrigante d’un cheval blanc se distingue au loin, dépassant du monticule vaporeux. Pragmatique, Yojek pénètre dans la brume pour en comprendre les mystères. Il s’engouffre alors dans la masse vaporeuse, comme s’il mettait la tête sous l’eau et, quittant la forêt dégagée, le hérisson se fond alors dans le brouillard. La brume épaisse l’égare et commence pour Yojek un fabuleux cortège de rencontres, aussi inquiétantes que poétiques. Avançant à tâtons dans l’épaisseur lactée, il découvre un bestiaire surprenant, s’émerveille des curiosités de la nature et expérimente l’invisible. Il rejoint finalement son compagnon à l’issue de sa traversée avec qui il admire enfin les constellations.

Préambule: Le hérisson dans le brouillard par Magali

Le coin culture

Fiche technique

Nom originalYozhik v tumane (Ёжик в тумане)
OrigineRussie
Année de production1975
ProductionSoyuzmultfilm
Durée10 minutes
RéalisationYouri Norstein
ScénariiSergei Kozlov
AnimationYouri Norstein
Direction artistiqueFranceska Yarbusova
Direction du sonBoris Filchikov
Direction de l’écritureNatalia Abramova
MontageNadezhda Privalova
Direction photographieAlexander Zhukovsky
MusiquesMikhail Meyerovich

Synopsis

Comme tous les soirs, le petit hérisson s’en va chez son ami l’ourson pour lui apporter un pot de confiture de framboise et compter les étoiles avec lui autour d’un thé. Mais ce soir-là, il doit faire face à un épais brouillard d’où émerge un étrange cheval blanc. Une fois plongé au cœur de la brume, le timide animal se perdra et découvrira un monde où tout semble aussi fascinant qu’effrayant.

Commentaire

Reprenant les effets abordés sur Le Héron et la Cigogne Youri Norstein perfectionne dans ce court-métrage sa technique et son art de la mise en scène pour conférer une véritable sensation de profondeur, somme toute très rare dans le domaine du papier découpé, qui plus est à travers une texture immatérielle : celle du brouillard. À peine esquissée dans le précédent film du cinéaste, la brume devient ici la pièce centrale faisant surgir les motifs plus ou moins inquiétants ou absorbant l’espace pour faire perdre tout repère au spectateur, au même titre que l’attachant hérisson. Outre cet habile jeu de fondus, la finesse des dessins et le lyrisme de la bande-son achèvent de faire du film un chef-d’œuvre poétique de l’animation russe. Récit sur les peurs enfantines et le goût de l’inconnu, Le Hérisson dans le brouillard est une ode à l’imagination figurant parmi les œuvres préférées d’Hayao Miyazaki. (Voyage de Chihiro, Le château ambulant)