
Objectifs:
- Poser les bases de l’analyse de l’image,
- Comprendre l’implicite;
- Analyser l’articulation texte/dessin.
Support: Le chapitre 1
Première étape: l’image


Vos missions:
- Observez attentivement cette image.
- Décrivez-la: vous devez nous proposer une présentation minutieuse et ordonnée de cette image.
Un impératif: utiliser la notion de PLAN!
Deuxième étape: découverte de l’histoire
Après avoir relu le chapitre 1, répondez soigneusement aux questions ci-dessous:
- Qui raconte cette histoire ? Qui est donc le narrateur ?
- Dès le premier paragraphe, comment le titre du chapitre se trouve-t-il expliqué et développé ?
- Dans quel état d’esprit les élèves sont-ils face à cet événement ? Comment se comportent-ils ?
- Comparez les réactions de la maîtresse et du photographe.
- Comment se termine l’histoire ? En quoi est-ce contradictoire avec l’image p. 12 ?
- En quoi le dessin de cette page est-il comique ?
- Avez-vous remarqué d’autres différences entre le texte et l’image ?
- Qu’en déduisez-vous du lien entre l’image et le texte dans le livre ?

Trace écrite
Image
Il s’agit d’un dessin en noir et blanc, sans dégradé, aucun gris.
Il représente une cour d’école au moment de la prise de la photo de classe : de nombreux enfants semblent regroupés et alignés, on voit des arbres, seule une femme adulte les accompagne, la maîtresse probablement. Puis on voit l’appareil photo, et le photographe.
Au premier plan, on remarque la tache noire du tissu que l’on mettait à cette époque pour faire de l’obscurité, et l’appareil photo qui est posé sur un trépied, avec la fameuse boîte carrée que l’on distingue bien ; un élève soulève le tissu et regarde dessous en souriant ; la maîtresse et le photographe lui tournent le dos, on peut donc penser que c’est interdit et qu’il profite d’un moment d’inattention pour combler sa curiosité. Également sur ce plan, on voit un homme à lunettes à côté de l’appareil, la main dans la poche, appuyé contre un arbre qui regarde au loin, dans la direction opposée de ce qui doit être pris en photo : on peut en déduire que c’est le photographe qui attend, il n’a pas l’air fâché mais un peu las.
Au deuxième plan se tient un groupe d’élèves alignés sur trois rangs. On aperçoit des bancs pour l’installation. Devant eux, de profil, une femme en robe avec un chignon et des lunettes pointe son bras et son dos vers le fond gauche : on ne sait pas si elle désigne les élèves qui crient (bouches ouvertes, rang du haut à gauche) ou le personnage qui arrive par la gauche de l’image en enfournant de la nourriture dans sa bouche. On voit qu’elle a la bouche largement ouverte aussi, donc elle doit également crier.
On peut compter 34 élèves ; un seul regarde vers l’objectif : il est au premier rang, à droite de la maîtresse, et c’est le seul à porter des lunettes. Un autre, à gauche de la maîtresse, a les bras croisés et regarde la main de la maîtresse. Le reste est constitué de petits groupes : en bas à gauche des élèves se retournent en souriant vers l’élève qui arrive, d’autres se retournent vers ceux qui se disputent, un élève semble s’échapper (il court en regardant la maîtresse de dos), des élèves en bas à droite semblent se battre (bras tendus, et un élève est assis au sol, il a dû tomber). De ces multiples mouvements suggérés se dégage une forte impression de bazar, ce qui coïncide avec le fait que le photographe attend : personne n’est prêt.
À l’arrière-plan, il y a le décor, une façade d’un bâtiment avec des grilles aux fenêtres, une double porte ouvragée avec le mot « école » écrit au-dessus, une fenêtre à balcon, deux autres grands arbres bien ronds.Les élèves sont tous dessinés un peu pareil, il n’y a rien qui les distingue les uns des autres : cheveux courts, petite veste, grand nez, pantalons courts ; c’est une école de garçons, plutôt au pri- maire car les visages sont très ronds et enfantins.
Compréhension de texte
1) Qui fait le récit ? Qui est donc le narrateur ?
Le récit est fait par le héros, Nicolas, le personnage qui donne son titre au livre. Il est donc personnage et narrateur.
2) Dès le premier paragraphe, comment le titre du chapitre se trouve-t-il expliqué et développé ?
Dans le premier paragraphe, il dit « on va prendre une photo de la classe qui sera pour nous un souvenir que nous allons chérir toute notre vie », et Nicolas précise que c’est la maîtresse qui l’a dit. On voit que c’est elle qui s’exprime car le mot « chérir » est un mot qui appartient au langage des adultes. De plus, elle dit « nous » au lieu de « on » qui est plus relâché, et « toute notre vie » qui annonce une joie un peu exagérée comme le font souvent les adultes (on comprend que le titre correspond aux propos de la maîtresse légèrement transformés et raccourcis par Nicolas).
3) Dans quel état d’esprit les élèves sont-ils face à cet événement ? Comment se comportent-ils ?
Les élèves sont « contents » (1re ligne) ; c’est un moment inhabituel dans la vie de la classe donc ils sont également excités puisque très vite, les bêtises commencent : Eudes veut frapper Agnan, quand ils vont chercher des caisses dans la cave ; Rufus a mis un sac sur la tête et a fait le fantôme ; tous les enfants se sont salis dans la cave ; ils reviennent mouillés quand ils vont se débarbouiller ; tous veulent aller au fond sur les caisses car ils veulent tous être considérés comme les plus grands ; Eudes tape sur la combinaison de Geoffroy, il se fait mal, Geoffroy est coincé ; Geoffroy est allé parler au photographe et s’est vanté ; Alceste mange au moment de prendre la photo, il se tache avec la confiture ; Eudes insulte Alceste, Eudes est déplacé, Eudes frappe Alceste, Alceste essaie de donner un coup de pied à Eudes, Agnan reçoit le coup de pied, Agnan hurle et pleure.
4) Comparez les réactions de la maîtresse et du photographe.
La maîtresse s’énerve très vite ; elle commence par gronder Geoffroy qui est venu déguisé, elle crie (p. 8) et menace d’annuler la photo, elle surprend Rufus en train de faire l’idiot et lui tire l’oreille jusqu’à la sortie de la cave. Le narrateur voit qu’elle a envie de tirer les oreilles de Geoffroy mais elle ne peut pas à cause du bocal ; elle sépare les élèves qui se battent pour être sur les caisses, puis elle donne un avertissement, puis elle distribue des punitions. Elle fait preuve de douceur avec Agnan, qu’elle console et recoiffe.
Le photographe au début semble très calme ; d’ailleurs, il conseille à la maîtresse de ne pas s’énerver : « du calme, du calme », et il ajoute « Je sais comment il faut parler aux enfants », puis il poursuit un peu après en expliquant à la maîtresse « qu’on obtenait tout des enfants quand on était patient ». Il se comporte comme s’il savait mieux y faire que la maîtresse avec les enfants.
5)
- Comment se termine l’histoire ? En quoi est-ce contradictoire avec l’image p. 12 ?
- En quoi le dessin de cette page est-il comique ?
- Avez-vous remarqué d’autres différences entre le texte et l’image ?
- Qu’en déduisez-vous du lien entre l’image et le texte dans le livre ?
- C’est assez drôle car malgré toute sa patience, le photographe s’en va avant de prendre la photo sans rien dire à personne : il a craqué.
- Le dessin p. 12 est donc étonnant puisqu’il correspond à une photo de classe mais le récit nous dit qu’il n’y en a pas eu. Le dessin est-il donc la photo imaginaire de cette séance ? Ce qui le rend comique en tout cas c’est qu’il est très sombre, et qu’on ne distingue pas les élèves les uns des autres du tout. On voit juste une silhouette aux bras écartés qui laisse penser qu’un élève est sur le point de tomber, et un autre est hors champ et glisse juste la tête dans le cadre. (La légende de l’image explique que Mouchevin a été « renvoyé ».) Cette photo sera difficilement un souvenir puisqu’on ne voit pas les visages, ni la maîtresse d’ailleurs.
- On peut citer encore d’autres différences entre le texte et l’image : par exemple, dans l’image étudiée (p. 6-7), aucun élève ne porte de costume de martien. Dans le texte, Alceste n’arrive pas en retard auprès de ses camarades avec ses tartines. On ne nous dit pas que le photographe perd patience et attend contre un arbre ou s’assied (cf. images p. 8-9).

Je retiens
Les images n’illustrent pas exactement le texte, mais peuvent servir de résumé à l’histoire (image p. 6-7), ou au contraire développer un aspect du texte négligé par le narrateur (images p. 8-9 qui s’attardent sur l’impatience grandissante du photographe). On peut donc dire que texte et images se complètent plus qu’ils se répètent.