
Objectifs:
- Interpréter un texte littéraire et donner sens à l’implicite.
- Découvrir le rôle et les enjeux d’un incipit dans la mise en route d’un récit.
- Comprendre comment le premier chapitre nous fait entrer dans un univers haletant.
Support de travail : chapitre 1, de « Monsieur Edgar ? … » à la fin du chapitre (p. 16-21).
Activités proposées:
- lecture à voix haute et impressions de lecture.
- questionnement pas à pas, que nous menons tous ensemble.
Découvrons ensemble:
- Qu’est-ce qu’un roman policier ?
- Quels sont les éléments du premier chapitre qui vous font dire qu’il s’agit d’un roman policier ?
Expliquons:
- L’illustration dans le chapitre 1
- Trouvez, avec exactitude, le passage illustré par Antoine Ronzon.
- Pourquoi, d’après vous, l’illustration ne montre-t-elle pas la victime en entier ?
- Un peu de rire
- Expliquez le jeu de mots sur le nom du salon de coiffure et le sens particulier qu’il prend après le meurtre.
- Quels détails permettent d’adoucir l’horreur du moment où Jefferson découvre le cadavre ?
- La fuite
- Relevez le vocabulaire de la course. Trouvez les verbes, une comparaison, une métaphore et deux antonymes.
- Pourquoi le pantalon de Jefferson est-il mouillé ? Qu’est-ce qui a causé cet accident ? Que ressent-il ?
- Écriture : trouvez les mots pour le consoler en deux ou trois phrases.
Réfléchissons: pourquoi ce 1er chapitre est-il très important?
Les informations qui nous semblent importantes dans ce 1er chapitre. par MagaliVos réussites:
- 4 points verts pour mise au travail calme et efficace, selon les étapes indiquées, ainsi que pour le maintien d’une posture de travail sérieuse au long de la séance.
- 6 points verts pour la qualité, le sérieux, la pertinence de votre enquête individuelle et collective !

Votre mission:
- Travail silencieux INDIVIDUEL durant 15 mn : enquête au cœur du premier chapitre !
- Travail en îlots de coopération :

- Mettez vos réponses en commun, complétez, discutez et argumentez lorsque vous constatez des différences dans vos réponses. Vous devez parvenir à un choix commun.
- Complétez enfin proprement votre fiche commune d’îlot.
Mise en commun de nos réflexions et proposition pour un corrigé
Découvrons ensemble:
- Qu’est-ce qu’un roman policier ?
Définition (Larousse en ligne) :
« A l’origine, le roman puis le film policiers, exposent les circonstances, généralement dramatiques, d’un crime et les aventures d’un héros, qui s’il n’est pas toujours un détective professionnel, finit généralement par en démasquer le coupable ; mais le genre policier recouvre aussi des récits ayant pour sujet le seul crime, les agissements et la psychologie d’un ou de plusieurs criminels, ou de la victime en puissance ; récits riches en rebondissements et en mystères aptes à tenir le public en haleine. Avec trois éléments fondamentaux – le criminel, la victime et le détective –, le roman et le film policiers offrent des possibilités infinies et ne cessent de se renouveler. Divertissement populaire ou thème savant, le crime est bel et bien devenu l’un des beaux-arts. »
- Quels sont les éléments du premier chapitre qui vous font dire qu’il s’agit d’un roman policier ?
Le premier chapitre met tout de suite en évidence le genre du roman, avec le meurtre de M. Edgar et le mystère qui y est associé : tout était fermé de l’intérieur, Carole n’est pas là, des êtres humains très pressés ont quitté la ville peu avant. Jefferson découvre le cadavre de l’infortuné M. Edgar, poignardé. Il est accusé à tort par un témoin et prend la fuite, terrifié.
Expliquons:
- L’illustration dans le chapitre 1
- Trouvez, avec exactitude, le passage illustré par Antoine Ronzon.
- Pourquoi, d’après vous, l’illustration ne montre-t-elle pas la victime en entier ?
- Il s’agit du passage suivant : « Jefferson contourna le premier fauteuil tournant qui était vide de tout occupant et ce qu’il vit d’abord, ce furent les deux chaussures crème de M. Edgar, pointées vers le plafond. Elles étaient impossibles à confondre : deux chaussures professionnelles dont le brave homme se vantait quotidiennement qu’il s’y sentait comme dans des pantoufles. Un pas de plus et Jefferson découvrit les deux jambes parallèles alignées sur le sol, puis le tablier blanc soigneusement boutonné jusqu’en bas. »
- L’illustrateur évite de nous montrer la blessure et le sang afin de respecter la sensibilité de son jeune lectorat. Peut-être a-t-il cherché aussi à mettre en scène la façon dont Jefferson découvre le corps de son coiffeur, étape par étape.
- Un peu de rire
- Expliquez le jeu de mots sur le nom du salon de coiffure et le sens particulier qu’il prend après le meurtre.
- Quels détails permettent d’adoucir l’horreur du moment où Jefferson découvre le cadavre ?
- Le salon s’appelle Défini-tif, qui incorpore le mot « tif », un terme familier pour cheveux. Malheureusement, avec la mort de M. Edgar, le sens rappelle plutôt la fin, la mort définitive.
- La tâche en forme de Madagascar allège un peu la scène, ainsi que l’impression de voir M. Edgar rêver. De plus, la chèvre, témoin ridicule de cette scène, ajoute une incroyable touche d’humour et atténue la violence du meurtre. Elle a un dentier ridicule, un filet de salive lui coule sur le menton, elle porte des bigoudis et des cheveux mauves. Elle a « une bouche démesurée », elle pousse un « cri si aigu que le petit miroir à nuque se [fend] », elle s’égosille à en avoir « la luette [qui] vibrait », elle hurle avec une puissance sonore telle qu’elle couvre les cris de Jefferson. Comme elle est paniquée, elle se rue au dehors et est comparée à un rugbyman, ce qui ne semble pas du tout être l’apparence habituelle d’une chèvre ! La description qui en est faite nous fait beaucoup rire et on a l’impression d’assister à cette scène. Notre petit Jefferson, inoffensif et doux, pris dans cette tourmente malgré lui, nous fait aussi sourire: les bruits inarticulés qui sortent de sa bouche, tandis qu’il est sous le choc, sont traduits en langage soutenu et cette association est savoureuse.
- La fuite
- Relevez le vocabulaire de la course. Trouvez les verbes, une comparaison, une métaphore et deux antonymes.
- Pourquoi le pantalon de Jefferson est-il mouillé ? Qu’est-ce qui a causé cet accident ? Que ressent-il ?
- Le vocabulaire de la course:
- Les verbes : « trotter », « courir », « décamper », « déguerpir », « détaler », « sprinter » ;
- Une comparaison : « Il sentait sous lui ses jambes s’activer comme les bielles d’une voiture bolide. » ;
- Une métaphore : « La peur lui donnait des ailes » ;
- Deux antonymes : « ralentir » / « décélérer ».
- Jefferson était si peiné et terrifié par l’horreur de sa découverte, abasourdi d’être si injustement accusé qu’il est en état de choc, sidéré et son cerveau n’a plus contrôlé les muscles de sa vessie. Il s’agit d’une réaction physiologique normale . Son pantalon est donc tout mouillé et Jefferson en est profondément atteint. Il se sent honteux.
Retenons: la mise en route d’un récit

La mise en route d’un récit est appelée Incipit (du latin « incipio » : je commence).
Ce sont les premières lignes d’un récit. L’incipit se déroule souvent dans le premier chapitre et correspond, par ses fonctions, aux scènes d’exposition (théâtre).
Quels sont les missions de l’incipit ?
a) Situer le cadre spatio-temporel de l’action (où et quand) :
- L’action commence un matin, sans qu’il soit possible d’en savoir plus, en particulier de comprendre en quelle année cela se passe précisément. Le narrateur place son récit à une époque indéterminée, comme dans les contes merveilleux, mais une époque qui ressemble un peu à la nôtre.
- On nous précisera aussi le lieu où débute cette intrigue et les indications réalistes que nous laisse le narrateur semblent ancrer l’histoire de Jefferson dans un monde imaginaire proche du nôtre, un monde dans lequel les animaux vivent comme des humains : ils marchent, conduisent des voitures, parlent, vont chez le coiffeur, lisent …
b) Présenter le personnage principal (qui) :

Comment le narrateur nous permet-il découvrir ces personnages ?
En les présentant en action pour nous faire deviner leur caractère à travers leurs comportements, leurs paroles :
Dans ces premières lignes :
On découvre le caractère de Jefferson tout au long de ce premier chapitre qui met en lumière des comportements habituels, ainsi que des comportements ponctuels suscités par les évènements terribles qui se déroulent dans le salon de coiffure.

On découvre ainsi un hérisson très attachant, organisé et coquet, gourmand, passionné de romans d’aventure mais très peu aventureux.
c) Nous faire découvrir un monde étonnant et mystérieux(quoi) :
- Un univers en apparence banal où les animaux côtoient les humains et vivent un peu comme eux. C’est un monde anthropomorphisé.
- Apparition d’un élément perturbateur dans cet ordre établi : l’intrigue peut commencer avec la découverte du meurtre par notre petit héros qui sera, malgré lui, accusé du crime de son coiffeur. Le ton est donné : nous sommes plongés dans les péripéties d’un roman policier et nous suivrons les enquêtes de Jefferson.