Séance 1: Farandole de sorcières

Pendant des siècles, les femmes qui soignaient par les plantes, guérissaient les gens, et avaient choisi de vivre seules, reculées du monde des hommes, parfois homosexuelles, étaient considérées comme des sorcières, de mauvaises femmes dangereuses et criminelles. Elles ont été alors tuées lors des célèbres “chasses aux sorcières” qui durèrent jusqu’au XVIIe siècle.

Au XXe siècle, les écrivains détournent les contes traditionnels avec humour. Dans « La Sorcière de la rue Mouffetard », Pierre Gripari imagine une sorcière dans un quartier de Paris. En 1983, Roald Dahl raconte la rencontre d’un enfant avec de « vraies » sorcières, si caricaturales qu’elles font rire. Au cinéma également, les sorcières deviennent des personnages comiques.

À la même époque, de nombreux contes sont transmis oralement. La sorcière y est représentée comme une vieille femme capable de se transformer et de transformer ses victimes. Au XIXe siècle, les frères Grimm transcrivent ces contes en Allemagne et les publient sous le titre Contes de l’enfance et du foyer.

Aujourd’hui, la sorcière est une figure féminine à la mode, en témoignent les nombreux ouvrages publiés ces dernières années. Elles ne sont plus ces femmes hideuses et machiavéliques mais sont un moyen pour les femmes de revendiquer leur puissance et leur liberté. Ainsi, être une sorcière, c’est se sentir bien dans sa peau, affirmer son potentiel en rejetant le modèle patriarcal.

Venue de Russie, elle habite une cabane montée sur des pattes de poulets. On la voit arriver dans un mortier qu’elle conduit à l’aide d’un pilon. Elle aime croquer les petits enfants.

Sur les rives de la rivière Tees, en Angleterre, sévirait cette sorcière aux cheveux verts. Tapie sous les algues, elle attend ses prochaines proies. Attention à la baignade… Elle risque de t’entraîner dans le fond.

Dans la tradition italienne, mi-fée, mi-sorcière. Le jour de l’Epiphanie, elle distribue des bonbons aux gentils enfants et des morceaux de charbon aux vilains…

Dans l’adaptation d’un conte africain, elle tyrannise un village. Un jeune enfant va essayer de comprendre d’où vient sa méchanceté et va la libérer.

Habitant les forêts profondes des montagnes du Japon, cette vieille femme hideuse à la bouche gigantesque se métamorphose en belle jeune fille pour attirer les voyageurs et ensuite les dévorer.

Pour se venger de n’avoir pas été invitée au baptême de la princesse Aurore, elle prononce une malédiction irrévocable qui plongera sa victime dans un profond sommeil d’un siècle.